Après quelques temps d'absence, retour sur le blog avec un billet politique bien sûr.
Martine Aubry était à Nancy mardi 19 septembre. J'y suis allé pour voir.
L'ambiance qui règne dans ce genre de rassemblement est toujours assez drôle et sympathique. Militants qui se congratulent, s'embrassent. Retrouvailles sincèrement joyeuses ou poignées de mains polies aux adversaires dans le Parti. Campagne interne permanente des petits éléphants locaux qui serrent des mains à la chaîne, sourient en faisant mine de reconnaitre l'interlocuteur (peut-être les reconnaissent-ils vraiment!). En tout cas c'est un immense gazouillement ou brouhaha socialiste qui s'éleve du Jean Lam' place Stanislas en cette fin d'après midi.
Mais bon. Surtout, il y a eu Martine Aubry. Alors je sais bien qu'il faut se méfier des discours et que seuls les actes comptent (on en sait quelque chose avec Fabius le néo-converti au socialisme pur et dur). Mais quand même, entendre martine Aubry réconcilie avec le PS (et au passage, Mathieu Klein aussi). De EVA à la lutte contre les discriminations comme cause nationale prioritaire, de l'Europe sociale à une régulation mondiale, il y a de la foi en la politique chez cette femme. Alors, bordel de meeerde, adhérents du Parti socialiste, si vous n'avez pas de la merde dans les yeux, foutez Ségolène Royal à la porte!!! Ce n'est pas en détruisant la carte scolaire, en faisant des camps militaires pour jeunes, en remettant en cause les 35H, bref en étant de droite, qu'on change la société. Votez Martine!

Le Politicshow a fait sa première interview le 7 juillet dernier. Le premier candidat interviewé est Le Pen. Un peu dangereux comme entrée en matière. Mais bon. Une interview classique. Dommage. C'est pas forcément la peine de refaire du PPDA. Dommage.

Résultat Le Pen fait du Le Pen et l'interviewer se contente de laisser Le Pen à la responsabilité de ses propos. Je détaille mais allez voir l'interview.

Le Pen conçoit la nation et son peuple comme une sorte de donnée naturelle qui aurait une essence, une culture, des valeurs immuables (l’ADN français en somme). Du coup l’immigration et ses richessess ne conduirait qu'à la perversion de la "nature française", le métissage serait de la batardise (formidable comparaison avec les élevages de chiens et de chevaux que son dir com’ a du apprécier). L'interviewer n'a pas matière à contredire cette vision naturalisée de la culture?

L'incompétence notoire et les mensonges de Le Pen en économie ne peut-elle subir qu'un vague "c'est contestable" de lapprenti journaliste? Il présente l’immigration comme un poids financier en annonçant que seuls 5% des étrangers travaillent: d'où sort ce chiffre? Lorsque Le Pen avoue qu'il n'a pas d'avis sur les OGM, pourquoi ne pas relever que c'est un enjeu majeur pour un pays comme la France qui est un leader en matière agricole au niveau international, que c'est un enjeu pour l'autonomie alimentaire des pays du Sud (ça a peut-être à voir avec l'immigration économique) qu'on le voit sous l'angle de la lutte contre les désastres naturels ou sous l'angle de la soumission des peuples aux éxigences des garnds groupes agro-alimentaires. Et que donc c'est un peu léger pour un candidat à la présidence de la République. Idem lorsqu'il bafouille et peine à donner un avis sur les grandes recompositions industrielles (GDF-Suez, Arcelor-Mittal). Sa vague allusion à un patriotisme national ou continental, son ignorance du caractère plus que louche du projet russe, tout ça dépasse complètement Le Pen: il est à la ramasse sur ces sujets parce qu'il vis sur des fantasmes! Que des journaleux s'allongent c'est un chose, mais cette expérience de l'interview web "citoyenne" aurait permis de changer les pratiques sur le sujet. Et de mettre Le Pen face à son incompétence.

Lorsqu'il minimise le rôle de la pollution humaine sur le réchauffement climatique, c'est bien que face à son électorat beauf qui rêve ou possède un 4x4, face à son électorat qui vit de l'agriculture intensive polluante, face à son electorat rural pour qui la mise en cause de la voiture revient à l'immobilité, et que dans sa logique où tous les maux sont la faute de "l'autre", il ne peut pas dire que c'est à chacun d'agir sur ses propres pratiques. Le Pen est soumis à sa clientèle électorale. C'est la pute du beauf en 4x4.

Pourquoi l'interviewer ne critique pas son point de vue sur les sidéens (et pas sidaïques svp, terme qui est une invention de Le Pen) tout aussi affligeant que dangereux en terme de prévention. Comme si la sodomie était l’unique pratique sexuelle contaminante : on rêve !!!

J’allais oublier son propos sur son patrimoine qu’il qualifie de modeste tout en parlant du fait qu’il paie l’ISF !!! Pourquoi ne pas réveler cette contradiction évidente?

Le Pen fait du Le Pen, un tas d’ânerie qui ne résiste pas à l’examen rigoureux des faits mais qui ont l’avantage de rejeter la faut sur l’autre : l’immigré (et pas les patrons milliardaires dont Le Pen est un digne représentant), l’homo sodomite (et pourquoi pas les singes verts ?) dont la "perversion" conduirait à l’épidémie de sida, et puis bien sûr "l’établissement". L’hétéro français et chrétien n’a donc plus qu’à banir ceux-là pour vivre enfin mieux ou bien. Le Pen fait du Le Pen mais voilà, l'apprenti interviewer se contente de récolter sa parole. Soit disant au nom de la démocratie. C'est dommage.

Enfin une dernière remarque d'un tout autre ordre. Dans l'intervew, Le Pen se fait répéter les mots, plusieurs fois. Il n’entend plus. Il est vieux. Il n’a plus la gaillardise. Il a parfois des allures de petit vieux. Lui qui fait de l’autorité son crédo, on a parfois envie de lui dire "eh Papi, arrête de radoter et prend tes cachets". Et ça c'est tant mieux.

Je relaie cet appel du RESF. Pendant les Vacances Sarko veut faire sa sale besogne. Ni déportation de mineurs sans-papiers, ni déportation de majeurs sans-papiers! RESISTANCE!

Appel du réseau éducation sans frontières

CHASSE AU JEUNE MAJEUR :

APRES ABDALLAH,DE NOUVELLES EXPULSIONS DE LYCEENS EN VUE : AMINATA, ALI, KAJATHAN ET SA MERE

Aminata DIALLO, lycéenne malienne de 19 ans scolarisée à Sarreguemines (Moselle), a commencé les vacances en rétention à Strasbourg. Elle est née à Aubervilliers mais a passé son enfance au Mali. Son père, soucieux de ses études, l’a envoyée en France, chez son oncle, ancien mineur de fond et résident régulier. Il subvient à ses besoins en lui versant 1000 € par mois. Aminata s’est fait piéger alors qu’elle se rendait à la Préfecture pour demander sa régularisation ! Elle a été extraite du centre de rétention de Strasbourg pour être présentée au consulat du Mali à Paris. Si ce dernier délivre un laisser-passer, elle pourra être expulsée à tout moment.

A Sarreguemines encore, la gendarmerie a arrêté une mère Sri Lankaise, Manjuladevi VIJAYAKUMAR, et son fils, Kajathan, 17 ans. Cette famille avait déjà été placée en rétention en novembre 2005, transportée à Oissel, elle avait été libérée en application de la circulaire du 31 octobre 2005, sans un sou et sans aucun moyen de rentrer à Sarreguemines. Kajathan étant scolarisé, sa mère devrait entrer de plein droit dans le champ de la circulaire du 13 juin. Mais il semble que le préfet de Moselle l’ignore. Sait pas lire, peut-être ?

Montpellier. Peut-être frustré d’avoir dû, sous la pression de la mobilisation, libérer Mourad, le jeune marocain de Montpellier qui devait être expulsé par bateau au départ de Sète, le préfet de l’Hérault a immédiatement jeté son dévolu sur une nouvelle proie : Ali TAGHDA, 19 ans, élève de BEP Mécanique du lycée Jean Mermoz (Montpellier). Arrivé en France à 14 ans et demi, il vit avec son père, titulaire d’une carte de séjour. M. TAGHDA vit et travaille en France depuis 1970 mais le regroupement familial lui a été refusé pour insuffisance de ressources. Autrement dit, interdit de vivre en famille pour cause de surexploitation ! Deux grands frères d’Ali ont des titres de séjour. Ses oncles, tantes , cousins, cousines vivent en France en situation régulière.

Empêché de se livrer à la chasse à l’enfant par les mobilisations de ces dernier mois, le ministre de l’Intérieur entend faire son chiffre d’expulsions (25 000 pour 2006) en se montrant encore plus féroce dans la chasse aux jeunes majeurs et aux adultes. « Les charters continuent » s’est-on ainsi réjoui au ministère de l’Intérieur suite à l’expulsion groupée de 76 roumains. « Les jeunes majeurs ne seront pas régularisés, pas plus que les personnes dépendant de la convention de Dublin » (Les Echos 10 juillet 2006) assure l’entourage du ministre.

C’est évidemment inacceptable ! La chasse à l’étranger jeune majeur ou adulte n’est pas plus tolérable que celle à l’enfant !

Les protestations ont, pour le moment, empêché les expulsions massives de familles. Il faut maintenant faire interdire la chasse au jeune majeur scolarisé et empêcher l’expulsion d’Aminata, d’Ali, de Kajathan et de sa mère. Ils sont attendus dans leurs classes à la rentrée !

Pour protester : Pour Aminata et Kajathan

Fax de la sous-préfecture de Sarreguemines : 03 87 34 87 34

Téléphone préfecture de Moselle (Metz) : 03 87 34 87 34 fax : 03 87 32 57 39

Pour Ali : Numéros de Fax Montpellier Cabinet du Préfet (Michel THENAUT) : 04 67 66 36 30

Secrétaire Général Préfecture (Jean Pierre CONDEMINE) 04 67 61 62 16

Pour tous : Ministère de l’Intérieur Standart : 0140 07 60 60 Fax 0140 07 21 09

Dans un communiqué du 2 juin 2006, l'Unedic écrivait: "Au cours du mois, le nombre de bénéficiaires de l'Assurance chômage enregistre un recul de 0,3%. Sur un an, il connait une baisse de 11,9% d'avril 2005 à avril 2006. Par ailleurs, les effectifs du régime de Solidarité-Etat (Allocation de Solidarité Spécifique, Allocation d'Insertion et Allocation Equivalent Retraite) augmentent de 0,9% sur le mois". En d'autre terme, y'a toujours autant de chômeurs mais ils sont moins bien indemnisés.
Je rappelle ces chiffres parce que Jean-Louis Borloo, le mec de droite "sympa", "social", vient encore de se la péter en annonçant une baisse de ses chiffres du chômage officiels mais bidonnés. La machine à radier marche à plein tube, mais heureusement sa journaliste de femme ne va pas l'embêter avec de tels "détails". La réalité c'est que les chômeurs non indemnisés (toujours plus nombreux) n'ont aucun intérêt à restés inscrits à l'ANPE étant donné le harcèlement dont ils y sont victimes. Toujours chômeurs, mais pas pour les chiffres officiels: c'est la méthode Borloo-Chirac-Villepin-Sarko.
En 2007, radions ces profiteurs du système!

Mercredi 28 juin, lendemain de la victoire de la France sur l'Espagne au foot. S'est-il passé quelque chose d'autre dans le monde? Nous ne le saurons pas (ou peu). Les journaleux ont encore frappé. Bon, la France a gagné, ne boudons pas notre satisfaction, mais y'a des limites. 90% des journaux télévisés ont été consacrés à la victoire des bleus. Et un reportage sur la place principale de Madrid, et un dans un café à Toulouse, et un autre au bar mafieux de l'adjudant-chef des ultras de l'OM à Marseille, et un à Paris au stade Charletty... avec des interviews toutes plus intéressantes les unes que les autres ("on est super heureux, vive la France"), sans parler de l'esprit revanchard de certains reportages (du style "alors les espaingoins, on fait moins les malins"). Pendant ce temps l'armée israëlienne préparait une offensive militaire sur Gaza  ("Israël, ils ont même pas été sélectionné à la Coupe du monde, les nuls!!!" pense alors le journaliste proche des intérêts des "gens"). Même lorsqu'il s'agit d'interviewer des politiques, c'est encore une fois pour parler foot!! "Alors monsieur de Villepin, slurp, slurp, la France éternelle, la France victorieuse, votre France, est de retour?" lance le journaliste toujours soigneux de poser les bonnes questions au maitre. Et les ministres de broder sur le thème " Villepin c'est comme Domenech, au début on critique, mais en fait c'est lui qu'a raison, vous verrez!". Merci les journaleux pour vos infos objectives et soignées.

France Inter, la radio du pouvoir, vient encore de frapper un grand coup pour le formatage des esprits. Après avoir fait campagne pour le oui à la constitutionnalisation du libéralisme en Europe, voilà que le dernier bol d'air qui ne nous servait pas le pret-à-penser libéral en même temps que la soupe aux pouvoirs, prend la voie de l'abattoir. L'emission "Là-bas si j'y suis" de Daniel Mermet (photo), va être passée à une heure de faible écoute, passant de 17 à 15h. Quand une entreprise veut se séparer d'une partie de son activité, elle filialise, fait tout par la rendre non rentable et justifie ensuite la fermeture par les médiocres résultats. Aujourd'hui, 500 000 auditeurs au quotidient à 17H, on sait qu'en passant "Là-bas" à 15H, c'est lui assurer la perte de la moitié de ses auditeurs. Où peut-on entendre à la radio, les mouvements de contestation de l'ordre dominant ailleurs que chez Mermet? Où peut-on entendre ceux qu'on entend pas dans les autres émissions? Sans être parano, ça ressemble quand même bien à de la censure, à de la reprise en main à la veille des élections.
Une pétition est en ligne contre ce nouvel horaire qui augure de la fin prochaine de l'émission. Que vous soyez ou non d'accord avec les points de vue défendus par l'émission, c'est la diversité du service public radiophonique, et la démocratie dont cette diversité est la garante, qui est en jeu. Alors signez et faites passer.

En ce moment je n'ai pas trop le temps d'écrire sur le blog. Surtout que je passe plutôt du temps à débattre avec une jeune UMP, et un type genre "gauche réaliste" sur le site du MJS 54
Je ne sais jamais trop quoi penser de ce genre de débat. Est-ce un langage de sourd? un moyen de se former, d'aiguiser ses arguments? Bref est-ce que ça sert à quelque chose? En tout cas , c'est plus fort que moi, il faut que je réponde.
A ce propos, y'a quelque chose que je n'arrive jamais à faire passer: toute institution sociale est le fruit d'une conception du monde, donc d'une idéologie. Dit comme ça certains peuvent être d'accord, mais quand il s'agit de l'appliquer à certaines institutions comme la monnaie, son caractère idéologique devient impensable semble-t-il. Le processus de naturalisation du marché et de l'économie qui va avec a fait des ravages sur nos modes de raisonnement et par conséquent sur notre capacité à changer le monde. Tant qu'on lira notre monde avec les lunettes du dominant, la domination nous paraitra normale.

Les marchands ont peur d'internet car le web les rend inutiles (voir mon post ici). Du logiciel libre au Peer to peer, l'ordre marchand peut devenir caduque. Les pouvoirs économiques et politiques, dont la domination est fondée sur ce pouvoir marchand et la représentation du monde qu'il véhicule font alors tout pour faire rentrer dans le rang ces trublions de la révolution internet. A révolution, les pouvoirs répondent repression, encadrement législatif contraignant pour surtout conserver l'existant: des médias qui font filtres, le politique qui use des médias pour perdurer, des marchés pour réguler tout ça avec l'aide des pouvoirs publics complices.

D'où l'offensive législative de grande ampleur contre le téléchargement gratuit (quel horreur, du gratuit, mais où va un monde dans lequel les gens écouteraient ce qu'ils veulent sans producteur pour leur dicter le bon gout et leur soutirer de l'argent). D'où, également, le refus absolu d'écouter les défenseurs du logiciel libre tout en même temps en accueillant comme un chef d'Etat un des plus gros escrocs de la planète, Bill Gates, qui a beau produire de la merde s'est assuré un monopole en nous obligeant à la bouffer. Mais les politiques sont complices puisque la DADVSI complique l'usage des logiciels libres et méprisent ses défenseurs, (voir l'article ici).

Virons ces guignols!

Autant le délire sécuritaire Ségolique m'avait estomaqué, (à ce sujet je vous conseille la lecture de l'article de Pierre Marcelle dans Libé, qui pour une fois ne dit pas que des conneries), autant tomber à bras raccourci quand Ségolène explique que les 35 heures se sont accompagnées d'une aggravation des conditions de travail et de vie pour certains salariés, c'est débile. L'UMP jubile en faisant semblant de ne pas comprendre que ce n'est pas la RTT qui est en cause, mais la flexibilité et les cadences. Les autres éléphants socialistes crient au scandale qu'on tape sur les 35H comme si c'est la RTT qui était en cause, même après le 21 avril 2002. A l'évidence, l'electorat populaire qui a subi les effets secondaire de la RTT, lui, comprend ce que Ségolène Royal veut dire.
Celà dit, je ne suis pas dupe. Ségolène fait dans la com' à outrance. Sur la forme elle aurait très bien pu dire la même chose sur le fond sans mettre en cause les lois Aubry: les approfondir, les améliorer... Mais reste à savoir si elle est vraiment pour la RTT, cette idolatre de la valeur travail. Bref, elle fait sa naïve, et tout ces abrutis d'éléphants patauds foncent dans le panneau.
C'est pas gagné pour changer la vie...
Ps image de Tropicalboy