Pour une autre lutte contre le chômage

L'emploi a eu bon dos pendant 30 ans. 30 ans à baisser le "coût du travail", pour des catégories spécifiques (jeunes, vieux, non qualifiés, etc.) ou non (exonérations générales de cotisations sociales). 30 ans d'échec pour l'emploi, de remise en cause de notre protection sociale, de l'enfermement de certains dans des sous-salaires... Mais 30 ans d'amélioration de la rentabilité du capital! Tout le monde n'est pas perdant dans la "bataille pour l'emploi" qui se résume en une bataille contre les salaires directs et indirects.

Durant ces 30 ans droite et gauche se sont relayés dans l'orthodoxie économiciste aveugle mais si violente. La gauche s'est aussi enferrée dans la "discrimination positive" qui sous des couverts de bons sentiments se réduit à la création de sous contrats, de sous-salaires et donc de sous-salariés. Tant mieux si la gauche réagit aujourd'hui contre le CPE. Mais que va-t-elle proposer demain: le retour des emplois-jeunes? Un CPE en moins pire... Espérons qu'elle regardera du côté de sa jeunesse: à la lecture du compte rendu par le MJS 54 d'un séminaire européen des jeunes socialistes sur le chômage je reprend espoir du côté des socialiste. Les jeunes socialistes auraient-ils mieux compris que leurs ainés qu'on peut faire autant de discrimination positive que l'on veut, s'il n'y a pas plus d'emplois créés, on ne fait que modifier l'ordre de la file d'attente des chômeurs. D'où le slogan, "Papa, j'ai trouvé un emploi, le tien!". RTT, relance des salaires directs et indirects, emplois publics, investissements publics... Voilà un programme que Ségolène, Dominique, Laurent et les autres devraient écouter, plutôt que d'écouter les sirène du social-libéralisme sauce Blair.